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La Vigile de la Sainte-Agnès
Robert Ferrieux : Créé en traduisant la page « The Eve of St. Agnes »
[[Fichier:Eve_of_St_Agnes.jpg|vignette|250x250px|Madeline se déshabillant, par [[John Everett Millais]]]]
'''''La Vigile de la Saint-Agnès, '''''en anglais <nowiki>''</nowiki>The Eve of St. Agnes<nowiki>''</nowiki>, est un poème narratif de quarante-deux strophes s[[Strophe spensérienne|pensériennes]] qui se situe au [[Moyen Âge|Moyen-Âge]]. Composé par [[John Keats]] en 1819, il est publié en 1820. Nombre de critiques contemporains et <nowiki>[[Époque victorienne|victoriens]]</nowiki> l'ont considéré comme un chef-d'œuvre dont l'influence a marqué le <nowiki></nowiki>.<ref name="sperry">Liquid error: wrong number of arguments (1 for 2)</ref>
Le titre vient de la journée (ou soirée) précédant la [[Calendrier des saints|fête]] de la [[Agnès de Rome|Sainte Agnès]], sainte patronne des vierges, morte en [[martyr]] à <nowiki>[[Rome]]</nowiki> au <nowiki></nowiki> siècle. La vigile tombe le 20 janvier, la fête le 21.
== Contexte ==
Keats fonde son poème sur la croyance populaire qu'une jeune-fille peut voir son futur mari en rêve si elle procède, à la veille de la Sainte- Agnès, à certains rites : aller se coucher sans souper, se déshabiller complètement et s'allonger sur son lit les mains sous l'oreiller et les yeux vers le ciel, ne pas regarder derrière elle. C'est alors que le futur mari apparaît dans son rêve, l'embrasse et festoie en sa compagnie.
Selon le rituel <nowiki>[[Écosse|écossais]]</nowiki>, les jeunes femmes se réunissent le jour de la veille de la Sainte-Agnès à minuit, puis se rendent une pas une dans un champ éloigné et y jettent du grain, puis reprennent en chœur la prière à la sainte :
Dans la version originale de son poème, Keats souligne l'aspect sexuel des jeux amoureux des jeunes amants, mais ses éditeurs l'obligent, lors de la publication, à gommer les passages les plus <nowiki>[[Érotisme|érotiques]]</nowiki>.
== Intrigue ==
[[Fichier:Hunt_William_Holman_The_flight_of_Madeline_and_Porphyro_during_the_Drunkenness_attending_the_Revelry_Eve_of_Saint_Agnes.jpg|vignette|250x250px|La fuite des amants, par [[William Holman Hunt]]]]
<nowiki>[[Fichier:Arthur Hughes - The Eve of St Agnes - Google Art Project.jpg|vignette|upright=1.6|''La Vigile de la Sainte-Agnès'', triptyque d'[[Arthur Hughes]], 1856.|alt=Gauche, arrivée de Porphyro, couloir sombre, teintes marron-bistre, jeune homme en tenue médiévale ; milieu, dans la chambre de Madeline, jeune fille allongée et jeune homme à genoux au pied du lit ; droite : jeune fille enveloppée d'une cape bleue et jeune homme près de la sortie de la maison, homme ivre gisant par terre]]</nowiki>
<nowiki>''</nowiki>La Vigile de la Sainte-Agnès<nowiki>''</nowiki> concerne des rêves qui se matérialisent<nowiki></nowiki>. L'histoire commence dans une chapelle glaciale où un vieux bedeau en prière égraine son chapelet pour le compte de riche protecteurs, puis s'asseoit dans la cendre froide où il se lamente de ses propres péchés. Une musique approche et s'engouffre un groupe de joyeux fêtards, des guerriers à la solde du baron des lieux. C'est alors que Keats présente Madeline, la fille du château, impatiente de vivre au cœur de la nuit « les rêves d'Agnès », les plus doux de l'année (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>)<ref name="gradesaver"><nowiki></nowiki>.</ref> Un jeune homme, Porphyro, très épris de la jeune fille, brûlant d'un désir rougeoyant, comme le <nowiki>[[Porphyre (roche)|porphyre]]</nowiki> de son nom<nowiki></nowiki>, se trouve en chemin, priant tous les saints de lui permettre de la voir (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>) (vers 78). C'est avec précaution qu'il se rapproche des appartements ; d'humble extraction, il n'est pas autorisé à pénétrer dans les lieux. Une vieille femme, Angela, vient à sa rencontre : elle le reconnaît et lui intime de rebrousser chemin, car tous les convives rassemblés l'ont maudit, lui et sa famille. Porphyro plaide sa cause, et la nourrice accepte de le conduire jusqu'à la chambre, l'enferme dans un cabinet d'où il pourra contempler Madeline sans être vu<ref name="gradesaver">. Ce n'est pas sans appréhension qu'Angela se dévoue ainsi, car si jamais Porphyro n'épouse pas la demoiselle du château, elle sera à jamais damnée.<br /><br />
Madeline s'en revient à minuit ; elle s'est abstenue de partager les mets offerts à la réception, et maintenant, elle s'agenouille pour ses prières. Puis elle enlève ses parures, se déshabille et, sans regarder derrière elle comme l'oblige la tradition, elle se glisse entre les draps et se prépare au sommeil. Porphyro apparaît, les bras chargés de mets délicieux. En vain, il essaie de la réveiller ; il prend son luth et perle quelques notes : Madeline ouvre les yeux et en elle, le rêve et la réalité se mêlent, mais bientôt consciente que c'est Porphyro en personne qui est devant elle, ses premières paroles sont de consolation. Elle lui pardonne sa supercherie tant son cœur bat pour lui, mais s'il la quitte dans l'instant, il laissera « une tourterelle à l'abandon, perdue et les ailes coupées<nowiki>}}</nowiki> ». Bientôt cependant, Madeline se refuse à céder au regret (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>) (vers 309) et se laisse volontiers convaincre de le suivre jusqu'aux landes, là-bas dans le sud (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>)<ref name="gradesaver">. <br /><br />Cette nuit-là, le baron et ses guerriers passent une nuit peuplée de cauchemars ; Angela meurt et le bedeau dort sur son tas de cendres froides (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>) (vers 378)<ref name="gradesaver">.
</ref></ref></ref>
.
== Résonance ==
Dans la nouvelle de [[Rudyard Kipling]] <nowiki>''</nowiki>TSF<nowiki>''</nowiki> (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki> (1902), le narrateur assiste à une reconstitution du poème par un homme dans un état de transe qui, en vertu des ressemblances de sa situation à celle de Keats (il s'agit d'un assistant apothicaire tuberculeux), se sent en phase avec le poète (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>).<ref />
== Références ==
== Liens externes ==
* [https://ift.tt/1CCmydu <nowiki>''</nowiki>Sainte-Agnès Eve<nowiki>''</nowiki>], texte de <nowiki>''</nowiki>La Vigile de la Sainte-Agnès<nowiki>''</nowiki> (Bartleby).
* [https://ift.tt/2Re7oY0 ''La Vigile de la Sainte-Agnès''] à [[Internet Archive]] (livres numérisés et illustrés en couleur) :
** [[iarchive:eveofstagnespoem00keat|''La Vigile de la sainte-Agnès'']] (1900), calligraphie par Ralph Fletcher Seymour, "Introduction" par [[Edmund Gosse]]
** [[iarchive:eveofstagnes00keatuoft|''La Vigile de la sainte-Agnès'']] (1885) illustrations par Edmund H. Garrett
* [https://ift.tt/2PUqdmw Le Thème de La ''Vigile de la Sainte-Agnès'' dans le Mouvement préraphaélite]
* [https://ift.tt/2RcmKfE CUNY Brooklyn, page sur]
*
[[Catégorie:Œuvre poétique de John Keats]]
'''''La Vigile de la Saint-Agnès, '''''en anglais <nowiki>''</nowiki>The Eve of St. Agnes<nowiki>''</nowiki>, est un poème narratif de quarante-deux strophes s[[Strophe spensérienne|pensériennes]] qui se situe au [[Moyen Âge|Moyen-Âge]]. Composé par [[John Keats]] en 1819, il est publié en 1820. Nombre de critiques contemporains et <nowiki>[[Époque victorienne|victoriens]]</nowiki> l'ont considéré comme un chef-d'œuvre dont l'influence a marqué le <nowiki></nowiki>.<ref name="sperry">Liquid error: wrong number of arguments (1 for 2)</ref>
Le titre vient de la journée (ou soirée) précédant la [[Calendrier des saints|fête]] de la [[Agnès de Rome|Sainte Agnès]], sainte patronne des vierges, morte en [[martyr]] à <nowiki>[[Rome]]</nowiki> au <nowiki></nowiki> siècle. La vigile tombe le 20 janvier, la fête le 21.
== Contexte ==
Keats fonde son poème sur la croyance populaire qu'une jeune-fille peut voir son futur mari en rêve si elle procède, à la veille de la Sainte- Agnès, à certains rites : aller se coucher sans souper, se déshabiller complètement et s'allonger sur son lit les mains sous l'oreiller et les yeux vers le ciel, ne pas regarder derrière elle. C'est alors que le futur mari apparaît dans son rêve, l'embrasse et festoie en sa compagnie.
Selon le rituel <nowiki>[[Écosse|écossais]]</nowiki>, les jeunes femmes se réunissent le jour de la veille de la Sainte-Agnès à minuit, puis se rendent une pas une dans un champ éloigné et y jettent du grain, puis reprennent en chœur la prière à la sainte :
Dans la version originale de son poème, Keats souligne l'aspect sexuel des jeux amoureux des jeunes amants, mais ses éditeurs l'obligent, lors de la publication, à gommer les passages les plus <nowiki>[[Érotisme|érotiques]]</nowiki>.
== Intrigue ==
[[Fichier:Hunt_William_Holman_The_flight_of_Madeline_and_Porphyro_during_the_Drunkenness_attending_the_Revelry_Eve_of_Saint_Agnes.jpg|vignette|250x250px|La fuite des amants, par [[William Holman Hunt]]]]
<nowiki>[[Fichier:Arthur Hughes - The Eve of St Agnes - Google Art Project.jpg|vignette|upright=1.6|''La Vigile de la Sainte-Agnès'', triptyque d'[[Arthur Hughes]], 1856.|alt=Gauche, arrivée de Porphyro, couloir sombre, teintes marron-bistre, jeune homme en tenue médiévale ; milieu, dans la chambre de Madeline, jeune fille allongée et jeune homme à genoux au pied du lit ; droite : jeune fille enveloppée d'une cape bleue et jeune homme près de la sortie de la maison, homme ivre gisant par terre]]</nowiki>
<nowiki>''</nowiki>La Vigile de la Sainte-Agnès<nowiki>''</nowiki> concerne des rêves qui se matérialisent<nowiki></nowiki>. L'histoire commence dans une chapelle glaciale où un vieux bedeau en prière égraine son chapelet pour le compte de riche protecteurs, puis s'asseoit dans la cendre froide où il se lamente de ses propres péchés. Une musique approche et s'engouffre un groupe de joyeux fêtards, des guerriers à la solde du baron des lieux. C'est alors que Keats présente Madeline, la fille du château, impatiente de vivre au cœur de la nuit « les rêves d'Agnès », les plus doux de l'année (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>)<ref name="gradesaver"><nowiki></nowiki>.</ref> Un jeune homme, Porphyro, très épris de la jeune fille, brûlant d'un désir rougeoyant, comme le <nowiki>[[Porphyre (roche)|porphyre]]</nowiki> de son nom<nowiki></nowiki>, se trouve en chemin, priant tous les saints de lui permettre de la voir (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>) (vers 78). C'est avec précaution qu'il se rapproche des appartements ; d'humble extraction, il n'est pas autorisé à pénétrer dans les lieux. Une vieille femme, Angela, vient à sa rencontre : elle le reconnaît et lui intime de rebrousser chemin, car tous les convives rassemblés l'ont maudit, lui et sa famille. Porphyro plaide sa cause, et la nourrice accepte de le conduire jusqu'à la chambre, l'enferme dans un cabinet d'où il pourra contempler Madeline sans être vu<ref name="gradesaver">. Ce n'est pas sans appréhension qu'Angela se dévoue ainsi, car si jamais Porphyro n'épouse pas la demoiselle du château, elle sera à jamais damnée.<br /><br />
Madeline s'en revient à minuit ; elle s'est abstenue de partager les mets offerts à la réception, et maintenant, elle s'agenouille pour ses prières. Puis elle enlève ses parures, se déshabille et, sans regarder derrière elle comme l'oblige la tradition, elle se glisse entre les draps et se prépare au sommeil. Porphyro apparaît, les bras chargés de mets délicieux. En vain, il essaie de la réveiller ; il prend son luth et perle quelques notes : Madeline ouvre les yeux et en elle, le rêve et la réalité se mêlent, mais bientôt consciente que c'est Porphyro en personne qui est devant elle, ses premières paroles sont de consolation. Elle lui pardonne sa supercherie tant son cœur bat pour lui, mais s'il la quitte dans l'instant, il laissera « une tourterelle à l'abandon, perdue et les ailes coupées<nowiki>}}</nowiki> ». Bientôt cependant, Madeline se refuse à céder au regret (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>) (vers 309) et se laisse volontiers convaincre de le suivre jusqu'aux landes, là-bas dans le sud (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>)<ref name="gradesaver">. <br /><br />Cette nuit-là, le baron et ses guerriers passent une nuit peuplée de cauchemars ; Angela meurt et le bedeau dort sur son tas de cendres froides (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>) (vers 378)<ref name="gradesaver">.
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== Résonance ==
Dans la nouvelle de [[Rudyard Kipling]] <nowiki>''</nowiki>TSF<nowiki>''</nowiki> (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki> (1902), le narrateur assiste à une reconstitution du poème par un homme dans un état de transe qui, en vertu des ressemblances de sa situation à celle de Keats (il s'agit d'un assistant apothicaire tuberculeux), se sent en phase avec le poète (<nowiki>''</nowiki><nowiki></nowiki><nowiki>''</nowiki>).<ref />
== Références ==
== Liens externes ==
* [https://ift.tt/1CCmydu <nowiki>''</nowiki>Sainte-Agnès Eve<nowiki>''</nowiki>], texte de <nowiki>''</nowiki>La Vigile de la Sainte-Agnès<nowiki>''</nowiki> (Bartleby).
* [https://ift.tt/2Re7oY0 ''La Vigile de la Sainte-Agnès''] à [[Internet Archive]] (livres numérisés et illustrés en couleur) :
** [[iarchive:eveofstagnespoem00keat|''La Vigile de la sainte-Agnès'']] (1900), calligraphie par Ralph Fletcher Seymour, "Introduction" par [[Edmund Gosse]]
** [[iarchive:eveofstagnes00keatuoft|''La Vigile de la sainte-Agnès'']] (1885) illustrations par Edmund H. Garrett
* [https://ift.tt/2PUqdmw Le Thème de La ''Vigile de la Sainte-Agnès'' dans le Mouvement préraphaélite]
* [https://ift.tt/2RcmKfE CUNY Brooklyn, page sur]
*
[[Catégorie:Œuvre poétique de John Keats]]
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