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Linguistique quantitative
Et pourquoi pas moi? : Créé en traduisant la page « Quantitative linguistics »
La '''linguistique quantitative''' est une sous-discipline de la [[Linguistique théorique|linguistique générale]] et, plus spécifiquement, de la linguistique mathématique. La linguistique quantitative traite de l'apprentissage des langues, de leur évolution et de leur application, ainsi que de la structure des langues naturelles. Elle étudie les langues à l'aide de méthodes [[Statistique|statistiques]]; Son objectif le plus exigeant est la formulation de lois linguistiques et, finalement, d'une théorie générale du langage, c'est-à-dire d'un ensemble de lois langagières interdépendantes. <ref>Reinhard Köhler: ''Gegenstand und Arbeitsweise der Quantitativen Linguistik''. In: Reinhard Köhler, Gabriel Altmann, Rajmund G. Piotrowski (Hrsg.): ''Quantitative Linguistik - Quantitative Linguistics. Ein internationales Handbuch.'' de Gruyter, Berlin/ New York 2005, pp. 1–16. </ref> La linguistique synergétique (la synergie étant une approche transdisciplinaire) a été dès son origine spécialement conçue à cet effet. <ref>Reinhard Köhler: ''Synergetic linguistics''. In: Reinhard Köhler, Gabriel Altmann, Rajmund G. Piotrowski (Hrsg.): ''Quantitative Linguistik - Quantitative Linguistics. Ein internationales Handbuch.'' de Gruyter, Berlin/ New York 2005, pp. 760–774. .</ref> La linguistique quantitative est fondée empiriquement sur les résultats des statistiques linguistiques, ce qui correspond aux statistiques du langage ou d'objets linguistiques. Ce domaine n'est pas nécessairement lié à des ambitions théoriques substantielles. [[Linguistique de corpus|La linguistique de corpus]] et [[Linguistique informatique|la linguistique informatique]] sont d'autres domaines qui apportent d'importantes [[Preuve empirique|preuves empiriques]] .
== Histoire ==
Les premières approches de la linguistique quantitative remontent au monde grec et indien antique. L' une des sources historiques se compose d'applications de combinatoires à des questions linguistiques, <ref>N.L. Biggs: ''The Roots of Combinatorics.'' In: ''Historia Mathematica'' 6, 1979, pp. 109–136.</ref> une autre est basée sur des études statistiques élémentaires, .
== Lois de la langue ==
En linguistique quantitative, le concept de loi désigne un système de lois déduites d'hypothèses théoriques, formulées mathématiquement, et validées par une [[Méthode scientifique|démarche scientifique]]<nowiki> : elles doivent subir de nombreuses expériences et "résister" à toutes les réfutations possibles. Köhler écrit à propos de ces lois : "En outre, il peut être démontré que ces propriétés des éléments linguistiques et des relations entre elles sont conformes à des lois universelles qui peuvent être formulées strictement de manière mathématique, de la même manière qu'elles sont communes dans les sciences naturelles. Rappelez-vous que ces lois sont de nature stochastique [aléatoires, pouvant être bouleversées] et qu'elles ne sont pas observées dans tous les cas (cela ne serait ni nécessaire ni possible), mais plutôt qu'elles déterminent les probabilités des événements ou les proportions étudiées; Il est facile de trouver des contre-exemples. Toutefois, ces cas ne violent pas les lois correspondantes, car les variations autour de la moyenne statistique sont non seulement admissibles mais même essentielles, elles sont elles-mêmes déterminées quantitativement avec exactitude par les lois correspondantes. La situation est identique à celle des sciences naturelles, qui ont depuis longtemps abandonné les anciennes conceptions déterministe et causale du monde pour les remplacer par des modèles probabilistes. " </nowiki><ref>cf. note 1, pp. 1–2.</ref>
== Quelques lois linguistiques ==
Il existe un grand nombre de lois linguistiques proposées, parmi lesquelles: <ref>cf. references: Köhler, Altmann, Piotrowski (eds.) (2005)</ref>
* Loi de la diversification: si des catégories linguistiques telles que des parties du discours ou des terminaisons flexionnelles (une flexion étant une variation d'un radical, ex. conjugaison, déclinaison) apparaissent sous différentes formes, on peut montrer que les fréquences de leur occurrence dans les textes sont contrôlées par des lois.
* Distributions de longueur (ou plus généralement de complexité). L'enquête de fréquences de textes ou de dictionnaires d'unités de tout genre en ce qui concerne leur longueur produit régulièrement un certain nombre de distributions, en fonction du type donné de l'unité à l'étude. A ce jour, les unités suivantes ont été étudiées:
** Loi de la distribution des longueurs de [[Morphème|morphèmes]] (unités de sens)
** Loi de la distribution des longueurs des unités rythmiques;
** Loi de la répartition des durées des phrases;
** Loi de la distribution des longueurs syllabiques;
** Loi de la distribution des longueurs de mots;
Cette loi s'applique à d'autres unités : les [[Lettre|lettres]] ou caractères de complexité différentes, par exemple. Il en va de même pour les distributions de sons ([[Phonème|phonèmes]], unité de son) de différentes durées.
* Loi de Martin: Cette loi concerne les chaînes lexicales qui sont obtenues en cherchant la définition d'un mot dans un dictionnaire, puis en cherchant la définition de la définition que l'on vient d'obtenir, etc. Enfin, toutes ces définitions forment une hiérarchie de significations de plus en plus générales. de sorte que le nombre de définitions diminue avec la généralité croissante. Parmi les niveaux de ce type de hiérarchie, il existe un certain nombre de lois liées à cette relation.
* Loi de Menzerath (ou loi Menzerath-Altmann) : Cette loi stipule que la taille des composants (mots, syllabes…) d'une construction (phrase, mot…) diminue avec l'augmentation de la taille de la construction étudiée. Ainsi, plus une phrase est longue (par exemple, en termes de nombre de clauses), plus les clauses sont courtes (en termes de nombre de mots), ou: plus un mot est long (en syllabes ou morphes) moins les syllabes comptent de sons.
* Lois de la fréquence de rang: Pratiquement n'importe quel type d'unité linguistique respecte ces relations. Nous ne donnerons ici que quelques exemples :
** Les mots d'un texte sont classés selon leur fréquence et se voient attribuer un numéro de classement et la fréquence correspondante. Depuis George Kingsley Zipf (auteur de la «loi de Zipf»), un grand nombre de modèles mathématiques de la relation entre rang et fréquence ont été proposés.
** Une répartition similaire entre rang et fréquence des sons, phonèmes et lettres peut être observée.
** Associations de mots: rang et fréquence des associations avec lesquelles les sujets réagissent sur un stimulus (mot).
* Loi du changement de langue: les processus de croissance dans la langue, tels que la croissance du vocabulaire, la dispersion de mots étrangers ou d'emprunts, les modifications du [[Paradigme (linguistique)|paradigme]], etc. La loi de Piotrowski est un cas du modèle dit logistique (cf. équation logistique). Il a été démontré qu'il couvre également les processus d'acquisition du langage (cf. loi sur l'acquisition du langage).
* Loi sur les blocs de texte: les unités linguistiques (mots, lettres, fonctions syntaxiques et constructions, par exemple) montrent une distribution de fréquence spécifique dans des blocs de texte de taille égale.
* [[Loi de Zipf]] : la fréquence des mots est inversement proportionnelle à leur rang dans les listes de fréquences. <ref>H. Guiter, M. V. Arapov (eds.): ''Studies on Zipf's Law.'' Bochum: Brockmeyer 1982. .</ref>
== Stylistique ==
L'étude des styles aussi bien poétiques que non poétiques peut se fonder sur des méthodes statistiques; de plus, il est possible de mener des recherches correspondantes sur la base de formes spécifiques (paramètres) que les lois linguistiques prennent dans des textes de styles différents. Dans de tels cas, la linguistique quantitative soutient la recherche en stylistique: l'un des objectifs généraux est de proposer des preuves aussi objectives que possible, y compris dans au moins une partie du domaine des phénomènes stylistiques, en faisant référence aux lois de la langue. L'une des hypothèses centrales de la linguistique quantitative est que certaines lois (par exemple, la distribution des longueurs de mots) nécessitent des modèles différents, au moins des valeurs de paramètre différentes des lois (distributions ou fonctions) selon le type d'un texte. Dans l'étude de poèmes, les [[méthodes quantitatives]] en linguistique forment une sous-discipline de l'étude quantitative de la littérature ( [[stylométrie]] ). <ref>Alexander Mehler: ''Eigenschaften der textuellen Einheiten und Systeme''. In: Reinhard Köhler, Gabriel Altmann, Rajmund G. Piotrowski (Hrsg.): ''Quantitative Linguistik - Quantitative Linguistics. Ein internationales Handbuch.'' de Gruyter, Berlin/ New York 2005, p. 325-348, esp. ''Quantitative Stilistik'', pp. 339–340. ; Vivien Altmann, Gabriel Altmann: ''Anleitung zu quantitativen Textanalysen. Methoden und Anwendungen.'' Lüdenscheid: RAM-Verlag 2008, .</ref>
== Auteurs importants ==
* [[:de:Gabriel Altmann|Gabriel Altmann]] (1931) <ref>Grzybek, Peter, & Köhler, Reinhard (eds.) (2007): ''Exact Methods in the Study of Language and Text. Dedicated to Gabriel Altmann on the Occasion of his 75th Birthday.'' Berlin/ New York: Mouton de Gruyter</ref>
* Otto Behaghel (1854-1936); cf. Lois de Behaghel
* [[:de:Karl-Heinz Best|Karl-Heinz Best]] <ref>[[:de:Benutzer:Dr._Karl-Heinz_Best]]</ref> <ref>[https://ift.tt/31VKGsA index]</ref>
* Sergej Grigor'evič Čebanov (1897-1966) <ref>[[:de:Sergei Grigorjewitsch Tschebanow]]</ref>
* William Palin Elderton (1877-1962) <ref>Best, Karl-Heinz (2009): ''William Palin Elderton (1877-1962).'' Glottometrics 19, p. 99-101.</ref>
* Gertraud Fenk-Oczlon <ref>[https://ift.tt/2KPpgYk Homepage_Gertraud Fenk]</ref>
* Ernst Wilhelm Förstemann (1822–1906) <ref>[[:de:Ernst Förstemann]]; Karl-Heinz Best: ''Ernst Wilhelm Förstemann (1822-1906)''. In: ''Glottometrics'' 12, 2006, pp. 77–86</ref>
* [[:de:Wilhelm Fucks|Wilhelm Fucks]] (1902–1990) <ref>Dieter Aichele: ''Das Werk von W. Fucks''. In: Reinhard Köhler, Gabriel Altmann, Rajmund G. Piotrowski (Hrsg.): ''Quantitative Linguistik - Quantitative Linguistics. Ein internationales Handbuch''. de Gruyter, Berlin/ New York 2005, pp. 152–158. </ref>
* Peter Grzybek
* Gustav Herdan (1897-1968); <ref>[[:de:Gustav Herdan]]</ref> <ref>[https://ift.tt/31UIIZm Herdan dimension - Laws in Quantitative Linguistics]</ref>
* Luděk Hřebíček (1934) <ref>[[:de:Luděk Hřebíček]]</ref>
* Friedrich Wilhelm Kaeding (1843-1928) <ref>[[:de:Friedrich Wilhelm Kaeding]]</ref>
* Reinhard Köhler
* Snježana Kordić (1964) <ref>. }}</ref> <ref>]}}</ref>
* Werner Lehfeldt (1943) <ref>[https://ift.tt/2KQSfuW Georg-August-Universität Göttingen - Lehfeldt, Werner, Prof. em. Dr]</ref>
* Viktor Vasil'evič Levickij (1938-2012) <ref>Festschrift on the occasion of the 70. anniversary: ''Problems of General, Germanic and Slavic Linguistics. Papers for 70th Anniversary of Professor V. Levickij.'' Herausgegeben von Gabriel Altmann, Iryna Zadoroshna, Yuliya Matskulyak. Books, Chernivtsi 2008. (No ISBN.) Levickij dedicated: ''Glottometrics'', Heft 16, 2008; Emmerich Kelih: ''Der Czernowitzer Beitrag zur Quantitativen Linguistik: Zum 70. Geburtstag von Prof. Dr. Habil. Viktor V. Levickij.'' In: ''Naukovyj Visnyk Černivec'koho Universytetu: Hermans'ka filolohija. Vypusk 407'', 2008, pp. 3–10.</ref>
* Haitao Liu <ref>[https://ift.tt/323LnjL Human-Language-Computer - staff Homepage, ZJU]</ref>
* Helmut Meier (1897-1973)
* Paul Menzerath (1883-1954), <ref>Karl-Heinz Best: ''Paul Menzerath (1883-1954)''. In:
''Glottometrics'' 14, 2007, pp. 86–98</ref> cf. loi de Menzerath
* Sizuo Mizutani (1926) <ref>Shizuo Mizutani; Portrait on the occasion of his 80. anniversary in: ''Glottometrics'' 12, 2006; about Mizutani: Naoko Maruyama: ''Sizuo Mizutani (1926). The Founder of Japanese Quantitative Linguistics.'' In: ''Glottometrics'' 10, 2005, pp. 99–107.</ref>
* [[Auguste De Morgan|Auguste de Morgan]] (1806-1871).
* Charles Muller, Straßburg <ref>Charles Muller: ''Initiation à la statistique linguistique''. Paris: Larousse 1968; German: ''Einführung in die Sprachstatistik''. Hueber, München 1972.</ref>
* Raijmund G. Piotrowski <ref>Rajmund G. Piotrowski, R.G. Piotrovskij; cf. Piotrowski's law: https://ift.tt/2KPw1cQ> <ref>[[:de:Piotrowski-Gesetz]]</ref>
* LA Sherman
* Juhan Tuldava (1922-2003) <ref>''Journal of Quantitative Linguistics'' 4, Nr. 1, 1997 (Festschrift in Honour of Juh. Tuldava)</ref>
* Andrew Wilson, Lancaster <ref>[https://ift.tt/3207WWp Dr Andrew Wilson - Linguistics and English Language at Lancaster University]</ref>
* Albert Thumb (1865-1915) <ref>[[:de:Albert Thumb]]</ref>
* [[George Kingsley Zipf]] (1902-1950); cf. [[loi de Zipf]]
* Eberhard Zwirner (1899-1984). Phonométrie <ref>[[:de:Eberhard Zwirner]]</ref>
== Voir aussi ==
*
== Notes ==
== Références ==
* Karl-Heinz Best: ''Linguistik quantitative.'' ''Eine Annäherung'' . 3., stark überarbeitete und ergänzte Auflage. Peust & Gutschmidt, Göttingen 2006, .
* Karl-Heinz Best, Otto Rottmann: ''La linguistique quantitative, une invitation.'' RAM-Verlag, Lüdenscheid 2017. [[International Standard Book Number|ISBN]] [[Special:BookSources/978-3-942303-51-4|978-3-942303-51-4]] .
* Reinhard Köhler avec l'aide de Christiane Hoffmann: ''bibliographie de linguistique quantitative.'' Benjamins, Amsterdam / Philadelphie 1995, .
* Reinhard Köhler, Gabriel Altmann, Gabriel, Rajmund G. Piotrowski (eds. ): ''Linguistik quantitative - Linguistique quantitative.'' ''Ein internationales Handbuch - Un manuel international'' . de Gruyter, Berlin / New York 2005, .
* Haitao Liu et Wei Huang. [https://ift.tt/2KSBHmt Linguistique quantitative: état de l'art, théories et méthodes] . ''Journal de l'Université du Zhejiang (sciences humaines et sociales)'' . 2012-2043 (2): 178-192. en chinois.
== Liens externes ==
* [http://www.iqla.org/ IQLA - Association internationale de linguistique quantitative]
https://ift.tt/3207Z4x