2019年12月1日日曜日

意味調べるCongrégation des Messieurs de Lyon

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Congrégation des Messieurs de Lyon


Frao : Création


La Congrégation des Messieurs de Lyon est une oeuvre catholique d'esprit contre-révolutionnaire fondée en 1802, très active à Lyon entre la seconde moitié du XIX<sup>e</sup> et le début du XX<sup>e</sup> siècle d'un point de vue religieux, caritatif, éducatif et politique.

== Une congrégation catholique ==

=== Une inspiration contre-révolutionnaire ===
Les tueries révolutionnaires de 1793 ont fortement marqué la ville de Lyon, où se développe sous l'Empire un « catholicisme du refus », inspiré par le souvenir de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] et l'attachement à la [[Légitimisme|légitimité]].

Le 28 juillet 1802, sept jeunes gens menés par l'agent de change Benoit Coste créent une [[congrégation mariale]], sous la direction spirituelle du [[Compagnie de Jésus|jésuite]] Pierre Roger : la Congrégation des Messieurs de Lyon<ref>Liquid error: wrong number of arguments (given 1, expected 2)</ref>. A ses activités spirituelles (sacrements, prières, retraites), elle associe une vocation apostolique tournée vers le salut des âmes (action sociale et caritative) et la défense de l'Eglise (rechristianisation des élites dans la France post-révolutionnaire). Elle se développe doucement sous [[Premier Empire|l'Empire]], ne comptant d'abord que quelques dizaines de membres. Elle fait imprimer et diffuser clandestinement, en 1809, la bulle papale qui excommunie Napoléon<ref>Liquid error: wrong number of arguments (given 1, expected 2)</ref>. Lors de la [[révolte des canuts]] de 1831, Benoit Coste participe aux barricades aux côtés des canuts qui défendent leur emploi et leur juste rémunération.

=== Le fonctionnement de la Congrégation ===
Réorganisée en 1817, dirigée par un préfet élu parmi les congrégationistes et fonctionnant par sections<ref>Liquid error: wrong number of arguments (given 1, expected 2)</ref> (secours aux pauvres, visite des malades à domicile ou à l'hôpital, visite et secours aux prisonniers, catéchisme, cours du soir et alphabétisation des ouvriers...), la Congrégation des Messieurs progresse tout en restant élitiste dans son recrutement : on compte 160 membres en [[1830 en France|1830]], 300 en [[1850]], 275 en [[1880]], 250 en [[1900]], 200 en [[1945]].

Recrutant par cooptation, maintenant le secret des membres sur leur appartenance, la Congrégation des Messieurs est assimilée à une « franc-maçonnerie catholique » très active à Lyon. La Congrégation devient « une pépinière d'élites catholiques contre-révolutionnaires, engagées dans les causes ultramontaine et monarchiste<ref>Liquid error: wrong number of arguments (given 1, expected 2)</ref> ».

La plupart de ses membres sont d'anciens élèves des jésuites, notamment du collège [[Lycée Notre-Dame de Mongré|Mongré]], mais aussi de l'[[Institution salésienne Notre-Dame des Minimes|institution salésienne Notre-Dame-des Minimes]]. Ce sont des jésuites, pour la plupart marqués par l'esprit de l'intransigeance, qui assurent la direction spirituelle de la Congrégation des Messieurs : les pères Pierre Roger (1802...), Joseph de Jocas (de 1852 à 1880), [[Ambroise Monnot]] (1881-1895), Marius Bouillon (1895-1901), [[Antoine Crozier|Antoine Croizier]] (1901-1905), Louis Perroy (1905-1907), Louis Rosette (1907-1912), Joseph Journoud (1922-1954)...

=== Rôle dans la société lyonnaise ===
Deux membres de la Congrégation des Messieurs, Prosper Dugas et le baron Chaurand, sont à l'origine de la fondation en 1868 du [[Cercle de l'Union|Cercle de Lyon]], institution de la [[place Bellecour]]. Le Cercle « apparaît par sa composition et son orientation religieuse comme une véritable annexe de la Congrégation<ref>Liquid error: wrong number of arguments (given 1, expected 2)</ref>».

Les [[Université catholique de Lyon|facultés catholiques de Lyon]], fondées dans les années 1870, doivent également leur création à la volonté de la Congrégation des Messieurs de doter Lyon d'un enseignement libre solide, favorisant la défense religieuse. Les facultés de droit et d'économie politique sont longtemps tenues par des congrégationistes. En 1879, l'archevêque de Lyon [[Louis-Marie Caverot]] demande au sénateur monarchiste [[Lucien Brun]] de présider un ''Comité de défense des intérêts catholiques dans le diocèse de Lyon,'' essentiellement constitué de membres de la Congrégation des Messieurs (Charles Jacquier, Adrien Berloty, [[Joseph Rambaud]], Maurice de Boissieu...) pour mener la résistance aux lois laïques qui s'élaborent à ce moment et défendre l'enseignement libre.

Les positions de la Congrégation sont défendues et se retrouvent dans le ''[[Le Nouvelliste de Lyon|Nouvelliste de Lyon,]]'' journal fondé en 1879 et dirigé par [[Joseph Rambaud]] pendant quarante ans : plusieurs membres en sont actionnaires.

Les membres de la Congrégation des Messieurs incarnent un « catholicisme intégral », au service de l'Eglise et du Roi, intransigeant dans ses conceptions de la vie publique et privée, conscient d'appartenir à une élite investie des devoirs de charité et de rétablissement de la chrétienté<ref>Liquid error: wrong number of arguments (given 1, expected 2)</ref>.

La Congrégation des Messieurs vit son âge d'or entre 1860 et 1920. Concurrencée par d'autres formes d'engagement, elle perd peu à peu son rôle central dans l'action catholique lyonnaise dans l'entre-deux-guerres, mais poursuit son oeuvre religieuse et sociale.

== Contributions à l'action catholique lyonnaise ==
La Congrégation des Messieurs contribue directement :

* A la création de [[Œuvre pontificale de la propagation de la foi|l'Oeuvre de la Propagation de la Foi]] en 1822 par [[Pauline Jaricot]], dont les frères Paul et [[Philéas Jaricot|Philéas]] sont membres de la Congrégation des Messieurs,
* Au lancement des [[Conférences saint Vincent de Paul|conférences Saint-Vincent-de-Paul]] à Lyon en 1836 par [[Frédéric Ozanam]], lui-même membre de la Congrégation,
* A la commission de Fourvière (1853) qui assure la construction et l'entretien de la [[basilique Notre-Dame de Fourvière]],
* A la création du [[Cercle de Lyon]] en 1868,
* A la fondation des [[Université catholique de Lyon|Facultés catholiques de Lyon]] à partir de 1875,
* A la fondation du [[Le Nouvelliste de Lyon|Nouvelliste de Lyon]] en 1879,
* A la défense de [[Enseignement libre|l'enseignement libre]] dans les années 1880- 1905.

<br />
[[Catégorie:Congrégation catholique]]
[[Catégorie:Congrégation laïque masculine catholique]]
[[Catégorie:Lyon pendant la Révolution française]]
[[Catégorie:Lyon]]
[[Catégorie:Université catholique]]

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