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Pavillon La Bouëxière
Karldupart :
Le '''pavillon La Bouëxière''' est une [[Folie (maison de plaisance)|folie]] située à [[Paris]], dans l'actuelle [[9e arrondissement de Paris|]]. Construit au , le pavillon est détruit en 1840 et son domaine est loti dans les années qui suivent.
== Situation ==
Le vaste parc de ce domaine était situé entre les actuelles rues de [[rue de Clichy|Clichy]], [[rue Blanche|Blanche]], [[rue Moncey|Moncey]] et le [[boulevard de Clichy]].
Le pavillon lui-même était situé à l'emplacement de la [[rue de Vintimille]], au niveau des (entre la [[rue Ballu]] et la [[rue de Douai]])<ref>[https://ift.tt/2CNfyQM Analyse diachronique de l'espace urbain parisien : approche géomatique (ALPAGE)]</ref>.
== Historique ==
Le fermier général [[Alexandre Le Riche de La Pouplinière]] achète le 2 juillet 1732 auprès de Françoise-Claude Le Poitevin, épouse séparée de François Bachelier, bourgeois de Paris, . Il agrandit la propriété par des achats en 1733 et 1746. Quand il vend son bien, le 30 décembre 1747, au profit de Charles-François Gaillard de la Bouëxière, , le terrain couvre 18 arpents.
Le fermier général, qui dispose d'un hôtel particulier, à l'actuel 28, place Vendôme, a acheté cette propriété pour disposer d'un petit hôtel aux portes de Paris destiné, suivant les propos de [[Jacques-François Blondel]], . Dès 1749, les rapports des inspecteurs de police notent qu'il y reçoit la demoiselle Marlet, danseuse à l'Opéra-Comique.
À partir de 1750, il fait apporter des modifications à sa propriété. Son architecte, [[Jean-Michel Chevotet]], dessine les jardins. Chevotet a déjà dessiné les jardins du parc du château de Gagny pour Jean Gaillard de la Bouëxière, le père de Charles-François. À partir de 1751 va commencer la construction du pavillon La Bouëxière suivant les plans de l'architecte [[Antoine Matthieu Le Carpentier]]. L'entrepreneur est Pierre-Denis Menecier, qui a demandé le 30 juin, à , l'autorisation de construire un bâtiment d'un seul étage. Les travaux sont surveillés par le jeune architecte [[Joseph-Abel Couture]].
Fin juin 1753, Frederik Sparre écrit à [[Carl Gustaf Tessin]] : <ref>[https://ift.tt/2ZA9JF0 « Plan général du jardin de M. de la Bouëxière »], ''Le Vieux Montmartre. Société d'histoire et d'archéologie des IXe et XVIIIe arrondissements'', Paris, 1907, sur ''gallica.bnf.fr''.</ref>
Gaillard de la Bouëxière continue les acquisitions de terrain et les modifications de sa [[Folie (maison de plaisance)|folie]]. À sa mort, le 14 novembre 1773, la surface atteint 33 arpents, soit plus de dix hectares. La folie est devenue un petit château. En 1762, La Bouëxière est exclu du nouveau bail de la [[Ferme générale]]. Pour réduire ses frais, il quitte son hôtel de la place Vendôme pour s'établir dans son petit château. Il entreprend des aménagements pour en faire sa résidence permanente à partir de 1766 sous la surveillance de [[Guillaume-Martin Couture]], le frère de Joseph-Abel, et probablement en suivant les conseils de l'architecte initial qui dirige à cette époque la construction du [[palais Bourbon]] et du [[château de la Ferté-Vidame]].
À la mort de Charles-François Gaillard de la Bouëxière, sa propriété revient à son frère et aux enfants de ses deux sœurs. Son neveu, Jean-Hyacinthe-Emmanuel Hocquart, seigneur de Montfermeil et président au [[Parlement de Paris]], s'en porte acquéreur pour . Dès le 15 avril 1775, il revend la propriété pour à Guillaume-Elie Lefoullon, architecte-juré expert, entrepreneur de bâtiments à Paris, et à son épouse, Marie-Constance Cucu de Rouville. Quatre ans plus tard, Lefoullon commence à vendre des parcelles de la propriété pour construire des hôtels particuliers le long de la rue de Clichy. En 1780, il ne reste que les 2/ du domaine acheté. Le domaine est loué en 1785 par Lefoullon au fermier général Pierre de Bouilhac. En 1791, Lefoullon se plaint de l'état dans lequel se trouve le jardin et réclame une indemnité.
Le 8 germinal an III (28 avril 1795), le domaine est acheté par [[James Monroe]], pour une somme de . James Monroe et son épouse, [[Elizabeth Monroe|Eliza Kortright]], conservent la maison trois ans et la vendent le 24 prairial an VI (12 mai 1798) pour à Jean-Pierre Delmas. De fait, il n'en achète réellement que la moitié, l'autre est acquise par Henriette Knightley, épouse de Jacques Mathis. Jean-Pierre Delams revend sa part aux époux Mathis le 4 ventôse an VII (23 février 1799).
Le avril 1806, les époux Mathis vendent la propriété au comte [[Jean-Henry-Louis Greffulhe]]. Les héritiers Greffulhe louent la propriété à un entrepreneur de spectacles appelé [[Étienne-Gaspard Robert|Robertson]] qui y installe un parc d'attractions appelé « Troisième Tivoli » car succédant à ceux de la [[Jardins de Tivoli (Paris)#La Folie-Boutin ou Grand Tivoli|Folie-Boutin]] et la [[Jardins de Tivoli (Paris)#La Folie-Richelieu ou second Tivoli|Folie-Richelieu]].
Le pavillon La Bouëxière est démoli en 1840.
En 1841, une ordonnance autorise les familles Greffulhe et [[famille de Ségur|Ségur]] à lotir le domaine, qui n'a plus alors qu'une superficie de et . Sont tracées à son emplacement : la rue de Boulogne (actuelle [[rue Ballu]]), la [[Rue de Bruxelles (Paris)|rue de Bruxelles]] (dont le percement avait été autorisée dès 1826), la [[rue de Calais]], la [[rue de Vintimille]] et la [[rue de Douai]], ces quatre dernières s'ordonnant autour de la place de Vintimille (actuelle [[place Adolphe-Max]])<ref></ref>.
== Notes et références ==
== Voir aussi ==
* [[Histoire de Paris]]
[[Catégorie:Bâtiment détruit à Paris]]
== Situation ==
Le vaste parc de ce domaine était situé entre les actuelles rues de [[rue de Clichy|Clichy]], [[rue Blanche|Blanche]], [[rue Moncey|Moncey]] et le [[boulevard de Clichy]].
Le pavillon lui-même était situé à l'emplacement de la [[rue de Vintimille]], au niveau des (entre la [[rue Ballu]] et la [[rue de Douai]])<ref>[https://ift.tt/2CNfyQM Analyse diachronique de l'espace urbain parisien : approche géomatique (ALPAGE)]</ref>.
== Historique ==
Le fermier général [[Alexandre Le Riche de La Pouplinière]] achète le 2 juillet 1732 auprès de Françoise-Claude Le Poitevin, épouse séparée de François Bachelier, bourgeois de Paris, . Il agrandit la propriété par des achats en 1733 et 1746. Quand il vend son bien, le 30 décembre 1747, au profit de Charles-François Gaillard de la Bouëxière, , le terrain couvre 18 arpents.
Le fermier général, qui dispose d'un hôtel particulier, à l'actuel 28, place Vendôme, a acheté cette propriété pour disposer d'un petit hôtel aux portes de Paris destiné, suivant les propos de [[Jacques-François Blondel]], . Dès 1749, les rapports des inspecteurs de police notent qu'il y reçoit la demoiselle Marlet, danseuse à l'Opéra-Comique.
À partir de 1750, il fait apporter des modifications à sa propriété. Son architecte, [[Jean-Michel Chevotet]], dessine les jardins. Chevotet a déjà dessiné les jardins du parc du château de Gagny pour Jean Gaillard de la Bouëxière, le père de Charles-François. À partir de 1751 va commencer la construction du pavillon La Bouëxière suivant les plans de l'architecte [[Antoine Matthieu Le Carpentier]]. L'entrepreneur est Pierre-Denis Menecier, qui a demandé le 30 juin, à , l'autorisation de construire un bâtiment d'un seul étage. Les travaux sont surveillés par le jeune architecte [[Joseph-Abel Couture]].
Fin juin 1753, Frederik Sparre écrit à [[Carl Gustaf Tessin]] : <ref>[https://ift.tt/2ZA9JF0 « Plan général du jardin de M. de la Bouëxière »], ''Le Vieux Montmartre. Société d'histoire et d'archéologie des IXe et XVIIIe arrondissements'', Paris, 1907, sur ''gallica.bnf.fr''.</ref>
Gaillard de la Bouëxière continue les acquisitions de terrain et les modifications de sa [[Folie (maison de plaisance)|folie]]. À sa mort, le 14 novembre 1773, la surface atteint 33 arpents, soit plus de dix hectares. La folie est devenue un petit château. En 1762, La Bouëxière est exclu du nouveau bail de la [[Ferme générale]]. Pour réduire ses frais, il quitte son hôtel de la place Vendôme pour s'établir dans son petit château. Il entreprend des aménagements pour en faire sa résidence permanente à partir de 1766 sous la surveillance de [[Guillaume-Martin Couture]], le frère de Joseph-Abel, et probablement en suivant les conseils de l'architecte initial qui dirige à cette époque la construction du [[palais Bourbon]] et du [[château de la Ferté-Vidame]].
À la mort de Charles-François Gaillard de la Bouëxière, sa propriété revient à son frère et aux enfants de ses deux sœurs. Son neveu, Jean-Hyacinthe-Emmanuel Hocquart, seigneur de Montfermeil et président au [[Parlement de Paris]], s'en porte acquéreur pour . Dès le 15 avril 1775, il revend la propriété pour à Guillaume-Elie Lefoullon, architecte-juré expert, entrepreneur de bâtiments à Paris, et à son épouse, Marie-Constance Cucu de Rouville. Quatre ans plus tard, Lefoullon commence à vendre des parcelles de la propriété pour construire des hôtels particuliers le long de la rue de Clichy. En 1780, il ne reste que les 2/ du domaine acheté. Le domaine est loué en 1785 par Lefoullon au fermier général Pierre de Bouilhac. En 1791, Lefoullon se plaint de l'état dans lequel se trouve le jardin et réclame une indemnité.
Le 8 germinal an III (28 avril 1795), le domaine est acheté par [[James Monroe]], pour une somme de . James Monroe et son épouse, [[Elizabeth Monroe|Eliza Kortright]], conservent la maison trois ans et la vendent le 24 prairial an VI (12 mai 1798) pour à Jean-Pierre Delmas. De fait, il n'en achète réellement que la moitié, l'autre est acquise par Henriette Knightley, épouse de Jacques Mathis. Jean-Pierre Delams revend sa part aux époux Mathis le 4 ventôse an VII (23 février 1799).
Le avril 1806, les époux Mathis vendent la propriété au comte [[Jean-Henry-Louis Greffulhe]]. Les héritiers Greffulhe louent la propriété à un entrepreneur de spectacles appelé [[Étienne-Gaspard Robert|Robertson]] qui y installe un parc d'attractions appelé « Troisième Tivoli » car succédant à ceux de la [[Jardins de Tivoli (Paris)#La Folie-Boutin ou Grand Tivoli|Folie-Boutin]] et la [[Jardins de Tivoli (Paris)#La Folie-Richelieu ou second Tivoli|Folie-Richelieu]].
Le pavillon La Bouëxière est démoli en 1840.
En 1841, une ordonnance autorise les familles Greffulhe et [[famille de Ségur|Ségur]] à lotir le domaine, qui n'a plus alors qu'une superficie de et . Sont tracées à son emplacement : la rue de Boulogne (actuelle [[rue Ballu]]), la [[Rue de Bruxelles (Paris)|rue de Bruxelles]] (dont le percement avait été autorisée dès 1826), la [[rue de Calais]], la [[rue de Vintimille]] et la [[rue de Douai]], ces quatre dernières s'ordonnant autour de la place de Vintimille (actuelle [[place Adolphe-Max]])<ref></ref>.
== Notes et références ==
== Voir aussi ==
* [[Histoire de Paris]]
[[Catégorie:Bâtiment détruit à Paris]]
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